En
tant que concept général, l’amour désigne un sentiment d’affection et
d’attirance sentimentale. Nous avons, à notre disposition, deux textes dont le
premier titré Amis Bien Aimés est une lettre écrite par Julos Beaucarne et
tirée de Mon terroir c’est les galaxies (1975). Le deuxième texte est un
poème titré Elle DORT, ce dernier est écrit par Corinne et est tiré de
L’adolescence en poésie (1982). Les deux textes mentionnés ont pour thèmes
principaux l’amour et le chagrin. Nous allons donc essayer de comprendre
comment les auteurs transmettent leurs sentiments aux lecteurs dans chaque
texte en analysant tout d’abord le chagrin causé par la mort de la bien-aimée
et ensuite l’inclusion du lecteur.
Tout
au long des deux textes, les auteurs expriment à la fois leur amour et leur
tristesse causés par la mort de leurs bien-aimées. Dans le premier texte,
l’auteur nous confirme la mort de sa jeune amoureuse dès la première ligne :
« C’est l’histoire de mon petit amour à moi arrêté sur le seuil de ses 33
ans ». Il nous démontre aussi la profondeur de son chagrin lorsqu’il dit : «
Je suis maintenant très loin au fond du panier des tristesses» (l.9); en
utilisant cette allégorie (panier), l’auteur accentue sa tristesse avec cette
expression. De plus, l’auteur nous confirme l’éternité de son amour pour
cette femme : « ah comme j’aimerais qu’il y ait un paradis, comme ce serait
doux les retrouvailles » (l.10); cette phrase nous prouve qu’il l’aime encore
même après sa mort et qu’il va continuer à l’aimer même après son propre
décès. En outre, Julos nous montre comment il va continuer à pratiquer les
choses qu’il faisait avec elle, ce qui revient encore une fois à l’idée de
l’éternité de son amour : « Je resterai sur le pont, je resterai un
jardinier, je cultiverai mes plantes de langage.» (l.7). D’ailleurs, les
sentiments de l’auteur sont ressentis par le lecteur dès le début du texte
jusqu’à sa fin à cause de l’utilisation des champs lexicaux de l’amour :
aimer (l.4), cœurs purs (l.5), bienaimée (l.8), amour (l.9), etc.; et du
chagrin : triste (l.5), panier des tristesses (l.10).
Dans
le deuxième texte abordant des thèmes de poésie élégiaque, l’auteur
annonce la mort de sa bien aimée avec le titre Elle DORT ; l’utilisation
d’euphémisme adoucit l’idée de la mort et le fait que toutes les lettres de
ce dernier sont en majuscule accentue le sentiment transmis. De plus, la
répétition de ce même euphémisme plusieurs fois (vers 1, 3, 4, 7, 10, 13,
etc.) tout au long du poème soutient l’idée de l’auteur. Corinne exprime
aussi son amour pour la fille en démontrant ses qualités et les choses
qu’elle aimait à travers l’extrait : « elle était innocente et tendre »
(l.16) et « Elle aimait les lilas, le printemps, la vie » (l.17). Le poète utilise
aussi une métaphore au onzième vers et compare la fille à une fleure afin de
démontrer sa beauté et son innocence: «Ce n’est qu’une fleur». Par ailleurs,
l’accompagnement d’un ton triste par le champs lexical du chagrin et du sommeil
aide beaucoup Corinne à transmettre sa tristesse et à accentuer l’image de
sommeil que l’auteur donne dès le début : pleurez (l.2 et 7), repos (l.9),
sommeil (l.14), rêve (l.5), dormir (l.3). E outre, nous pouvons dire que la
ponctuation utilisée démontre les émotions de l’auteur ; l’utilisation des
points de suspensions donne une certaine continuation ou perpétuation à la
mort de la fille et les points d’exclamation accentuent le sentiment et l’idée
transmise. Nous pouvons de même remarquer que les points d’interrogation
accompagnent des questions rhétoriques adressant le lecteurs : « Elle est
jolie, n’est- ce pas ? » (l.6). Nous pouvons alors affirmer que les deux
auteurs expriment les mêmes sentiments (amour et chagrin) à travers leurs
œuvres mais que chacun utilise une manière différente ; Julos explique la
mort avec une annonciation directe mais Corinne atténue cette idée avec des
figures de style.
Deuxièmement,
nous pouvons aussi clairement remarquer que les deux auteurs adressent le
lecteur même si c’est de façons distinctes. Dans le premier texte, Julos
envoi sa lettre (l’extrait) au lecteur ; nous comprenons facilement cela du
titre Amis Bien Aimés et lorsqu’il dit « mes amis de l’ici-bas » (l.11). De
plus, l’auteur utilise le pronom personnel « vous » (l.2 et 4 par exemple) tout
au long du texte afin de nous adresser. Nous pouvons de même remarquer que
l’écrivain utilise cette lettre, non seulement pour nous transmettre ses
émotions, mais aussi afin de nous conseiller afin que nous puissions être
heureux et afin que nous puissions nous profiter de l’amour de nos proches le
plus possible dans nos vies puisque nous pouvons les perdre à n’importe quel
moment:«Sans vous commander, je vous demande d’aimer beaucoup plus que jamais
ceux qui vous sont proches » (l.4). Finalement, l’auteur conclus sa lettre avec
son message en bref en disant : « je pense de toutes mes forces qu’il faut
s’aimer à tort et à travers. ».
Dans
Elle DORT, Corinne nous adresse come si la jeune fille de quinze ans était
notre bien aimée, il nous dit de ne pas pleurer sur sa mort puisque c’est en
fait un repos, elle s’est suicidé puisqu’elle était accablée et que c’est
pour son mieux: « Elle est heureuse maintenant elle dort » (l.7) ; « Respectez
son sommeil et surtout ne pleurez pas » (l.13). On comprend que c’est une
suicide lorsqu’il dit à la treizième ligne: «Détournez vos yeux de ce cou
bleu» ; et de suite à la dix-huitième ligne « Mais qu’importe maintenant,
elle a choisi ».
Amis
Bien Aimés et Elle DORT sont à la fois d’auteur et de type différent mais
sont tous utilisés afin de transmettre aux lecteur les émotions d’amour et de
chagrin des écrivains. En effet, les deux auteurs nous invitent à aimer
beaucoup plus que jamais ceux qui nous sont proches, de les apprécier et de
s’avancer dans nos vies après leurs morts qui sont assurément un repos pour
eux. Ces deux textes abordent deux thèmes immortels dans la littérature mais
de manières plus modernes, beaucoup plus différentes que celles utilisées
pendant le courant romantique.
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